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Une année de sexisme ordinaire
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12 novembre 2007

Réveil-matin

Dimanche, 4 heures du matin, réveil en sursaut ; un mec hurlant en boucle :

"Raaaaaaa, saale puuutee, t'es oùùùùùùùù ?"

1 femme sur 10 victime de violences conjugales en France, dites-vous ?

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Commentaires
C
C'est tout à fait ça, Emelire. Tous les jours, j'ai ma triste anecdote à conter à mes proches concernant un mot obscène jeté à mon attention, un frôlement incongru, une tentative de drague (que j'appellerais plutôt domination) qui a mal tourné... Il faut dire que je me balade souvent seule, mais j'estime en avoir le droit. Tout autant que ces misos agressifs qui ne voudraient qu'une chose : me reléguer à l'espace privé.<br /> <br /> Marre, cependant, d'avoir peur à chaque instant, peur d'un geste déplacé ou violent, peur de me faire coincer dans les toilettes, de m'arrêter pour refaire mon lacet, ou même admirer les environs.<br /> <br /> Et marre aussi : marre d'avoir à changer de rame, de wagon, de crottoir, d'avoir à tout calculer, mesurer, appréhender. Qu'ils reviennent à la réalité : nous ne leur appartenons pas.
E
'sale pute', 'salope' etc... parce qu'on ne veut pas discuter ou boire un café avec eux... on a pas de temps à perdre avec eux et ils ne nous font pas "envie" alors ils se vengent, parce qu'une femme 'seule' c'est à dire pas accompagnée d'un homme est à tout le monde, il ne leur vient pas à l'idée qu'elle est d'abord à elle, libre et autonome, dans ses choix, ses goûts. Une femme devrait pouvoir sortir comme elle veut, habillée à son gôut, mais ce n'est pas le cas. Il y a un terrorisme réel et les hommes s'octroient la rue comme espace. J'avais un physique simple et pas 'sexy' pourtant j'ai été souvent emm... et parfois violemment, alors j'avoue que "casée" à 20 ans ça a compté pour moi cette *protection masculine* en milieu machiste c'est à dire même dans l'espace public qu'est la rue. C'est avec bcp de tristesse que je m'en suis rendue compte. J'étais enfin "libre" de mes mouvements, "libre" mais sous une aile masculine. Mon féminisme n'est pas fruit du hasard.
O
sans oublier de parler des violences psychologiques, celles qui ne se voient pas à l'oeil nu, qui ne laissent pas de traces visibles, mais seulement des traces psychologiques indélébiles......<br /> Je sais de quoi je parle et je n'ai jamais été une femme battue....
O
Et que dire des violences verbales, celles qu'on ne peut pas faire constater par les flics, mais qui laissent des traces indélébiles.... il ne faut pas les négliger ces violences là... et pourtant on n'en parle pas.... <br /> je sais de quoi je parle !
C
Pas forcément besoin de le connaître, le mec en question : un total inconnu a déjà hurlé "Sale puuuute, j'vais t'démoliiiiir" (et autres merveilles de la langue française) après moi tout en me poursuivant. Il paraît que je l'avais "regardé de travers". J'ai couru m'abriter dans le premier café venu,un endroit par ailleurs assez louche, et personne ne me croyait lorsque je disais que NON, je ne le connaissais pas du tout.<br /> <br /> L'autre continuait à hurler comme un malade en tambourinant à la porte. Je suis restée traumatisée plusieurs jours durant, tressaillant au moindre pas.<br /> <br /> La "sale pute" que j'étais était juste en voyage et toute seule. J'avais un gros sac à dos et je cherchais mon auberge de jeunesse. Il neigeait et je ne pouvais courir bien loin.<br /> <br /> Pourquoi tant de haine ? Nous sommes nombreuses à pouvoir conter ce genre de témoignage... :o{
Une année de sexisme ordinaire
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