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Une année de sexisme ordinaire
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6 avril 2007

Rouge sang

L'autre jour au ciné, j'ai vu une pub pour un rouge à lèvres de chez Chanel et j'en revenais pas (ah, naïveté, quand tu nous tiens)

Une femme blonde, taille mannequin, nue (of course), allongée lascivement sur un lit...
A côté d'elle, un homme en costard, on ne le voit pas, on ne voit que le costard...
Et là, d'une voix de gamine-zéro-de-QI, on l'entend : "Diiiiis, tu l'aimes, ma bouche ?"

Je sais, je sais, je ne suis pas le public visé. Mais QUI est ce public ??? QUI accepte de s'identifier à ça ???

PS : Bon, je n'ai pas de culture, j'avais pas vu que c'était une référence au film "Le Mépris" avec BB. M'enfin ça ne change rien.

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Commentaires
C
affligeant de bêtise en effet - il y a vraiment qq chose que je ne comprends pas ... les gens sont-ils tellement frustrés qu'ils en seraient à acheter un rouge à lèvre parce qu'on leur suggère d'utiliser Chanel comme un lubrifiant ... elle peut se retourner contre la marque la suggestion ! pas très valorisant ... à moins que ce soit M. Chanel qui ait un problème ? là on entrevoit une explication plus claire. En attendant s'ils pouvaient nous foutre la paix. Je lui suggère de se cantonner à jouer avec une poupée en plastique, ça nous fera des vacances côté affliction.
E
je l'ai vue aussi cette pub, et ça m'a fait penser aux stéréotypes autour de la prostitution, la femme nue, l'homme habillé, la chambre, leur attitude. Et puis la question à la fin, la bouche fait inmanquablement penser au sexe féminin et la question à la fellation (le truc absolument incontournable dans le panorama sexualité aujourd'hui).
C
Moi non plus j'ai pas de culture. Ce film...connais pas. En tout cas, je refuse de m'identifier à "ça"
L
… mais il ne faut pas perdre de vue que même pour le film c’est infamant.<br /> <br /> Cette scène dans le film a un sens, porte en elle le drame à venir, rend dérisoire l’érotisme (les producteurs américains avaient exigé une scène de nu) en détaillant le corps, l’objet du désir, comme un étal de boucherie. Dans la scène, rappelons-le pour les moins cinéphiles, BB détaille son corps : et mes fesses, tu les aimes ? Et mes pieds ? Et mes cuisses ? Et mes seins.<br /> <br /> Et bien sûr, pas question de maquillage, contradictoire avec la question posée (si on aime la bouche, ce n’est pas la bouche fardée qu’on aime) !<br /> <br /> Ou comment la pub transforme un moment fort de cinéma, le pervertit, et fait d’une scène de tragédie (car le Mépris se veut construit comme une tragédie), un manifeste de vulgarité absolue.<br /> <br /> Et je ne suis même pas fan du film ! :-D
Une année de sexisme ordinaire
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