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Une année de sexisme ordinaire
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10 mai 2007

Blues

L'autre jour, je me balade sur les berges du Rhône nouvellement aménagées.
Il y avait un groupe de musique : que des mecs.
Aux rampes de skate : que des mecs (non, pour être honnête, une fille que j'ai intérieurement remerciée).    Au terrain de foot : que des mecs.

Toujours la même question : pourquoi ?
Et pourquoi je n'aime pas le skate, pourquoi je suis un pur produit sociologique du parfait parcours féminin, pourquoi cette sensation désagréable que je participe aussi à cette répartition invisible...

Et surtout comment ?
Comment faire pour que moi, je change (et pas vouloir que mes enfants changent à ma place) et comment faire pour que ça change...

PS : je cite et j'approuve : Lyon a décidé de rendre hommage aux femmes qui ont fait l'Europe et ont contribué à forger son identité et sa culture en donnant leurs noms aux berges.  

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Commentaires
L
>> "Par ailleurs, je ne vois pas en quoi le fait de pratiquer le judo, le skate ou le paint-ball ou de jouer aux jeux de rôles ou aux jeux vidéos ferait de vous une lesbienne"...<br /> <br /> C'est tout à votre honneur, Sam. Mais si je prends la peine de préciser, c'est qu'on m'a déjà posé la question.<br /> <br /> Et si, le terme "fille manquée" existe. Et si, je crois que les goûts et les couleurs se discutent - et que refuser de les discuter (et je vais dire ça sans la moindre agressivité, juste parce que c'est ce que je pense) c'est de la naïveté.
S
J'ai probablement dû mal m'exprimer car j'ai le sentiment de ne pas avoir été compris.<br /> <br /> Avez-vous si peu confiance en votre propre jugement et vos capacités de décision que, si vous n'aimez pas le foot ou le skate, c'est _obligatoirement_ le fait de la volonté des autres ? Pourquoi, moi, en tant qu'individu de sexe masculin ayant reçu une éducation somme toute ordinaire, je n'aime pas le foot plus que ça ?<br /> <br /> Suis-je un rebelle hors-norme pour oser affirmer "Bof, non, ça m'branche pas" ? À moins que je ne sois un dangereux dissident subversif ? Un contestataire dont l'esprit de contradiction n'a d'égal que l'envie de faire chier le monde ?<br /> <br /> Je ne pense pas. Le foot, ça me branche pas, c'est tout. Les goûts et les couleurs ne se discutent pas, paraît-il. Si vous commencez à remettre en question les vôtres, vous n'êtes pas rendue.<br /> <br /> Par ailleurs, Lola, je ne vois pas ce que certains arguments viennent faire là. Si le jeu de rôle a longtemps été un hobby majoritairement, de loin et aux grand dam de nombreux rôlistes d'ailleurs, masculin, il ne me semble pas que le judo connaisse une telle disparité. Néanmoins, il est possible que cela dépende de quand vous avez commencé.<br /> <br /> Par ailleurs, je ne vois pas en quoi le fait de pratiquer le judo, le skate ou le paint-ball ou de jouer aux jeux de rôles ou aux jeux vidéos ferait de vous une lesbienne. J'ai de nombreuses amies qui pratiquent au moins un de ces hobbies, et qui ne sont ni lesbiennes, ni même des "garçons manqués". Et je connais, à l'inverse, des lesbiennes dont les occupations relèvent de la caricature de la jeune femme superficielle.<br /> <br /> Par ailleurs, une femme peut très bien être un "garçon manqué" sans être obligatoirement taxée d'homosexualité. Alors qu'il n'existe pas de terme telle que "fille manquée" et qu'un jeune homme qui aime faire les boutiques avec des amies et fait du crochet pendant son temps libre verra immanquablement son orientation sexuelle mise en doute.
L
D'accord avec lintellodudessou : après avoir été skateuse et paintballeuse, je me suis rabattue sur le roller et les jeux vidéo... mais mon libre-arbitre s'est heurté à une certaine censure sociale (du fait des hommes et des femmes, dans le même mouvement). Cela ne m'a jamais empêché de faire ce que je voulais, mais sans parents féministes, je me poserais sans doute aujourd'hui les mêmes questions que Céline. Ce sont eux qui m'ont soutenue quand j'ai préféré le judo aux poupées, quand j'ai préféré le jeu de rôle aux soirées en boîte (ce qui ne m'empêche pas d'être accro à mon copain et de marcher en talons, a cas où certains auraient "lesbienne" qui clignoterait dans le cerveau). <br /> <br /> Ma liberté, je la dois en bonne partie à l'intransigeance féministe de mes parents. J'espère que les enfants de Céline seront aussi zen que moi, et que leurs choix leur appartiendront vraiment !
L
"Cela ne peut-il pas être le résultat de votre expérience et de votre libre arbitre ?"<br /> Non, pas uniquement, malheureusement. <br /> Enfin, si on est honnête et observatrice, on voit vite les regards très étonnés quand une petite fille dit qu'elle aimerait faire du foot (même si c'est suivi d'un "bravo, c'est vrai, y a pas que les garçons qui peuvent aimer le foot"). Y a qu'à voir la facilité avec laquelle un petit garçon va s'intégrer dans une partie de foot sauvage dans le parc, et comme ça va être autrement plus difficile pour une petite fille.
L
Formatage, quelqu'un a dit formatage ? Petites réflexions entendues au grés d'émission télé : <br /> - c'est moche de dire des gros mots, surtout pour une fille..."<br /> - Alors, être enceinte d'une fille, c'est différent d'un garçon ? Elle est plus calme ?"<br /> - Et vous voyez une différence avec votre petite fille ? Elle est moins turbulente ?"<br /> - Une petite fille, c'est super, le rose envahis la maison... Je vais pouvoir avoir des discutions de fille... parler de robe qui tournent, de poupées..." <br /> <br /> etc. etc. <br /> <br /> et certaines de ces réflexions sont issues des Maternelles, sur france 5. Ca fait un choc que de découvrir que tant de temps après le manifeste des femmes de boston et la collection "du coté des petites filles" les vieux clichés sociaux ne sont ni morts ni reconnus pour ce qu'ils sont : des clichés sociaux, pas des vérités établies.
Une année de sexisme ordinaire
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